Ghislaine MARTINEZ

Ghislaine,
Nous nous sommes rencontrées en 1996 à la clinique qui s'appelait alors "Georges Dumas". J'intègrais, dans le service de l'hôpital de jour, une équipe dont tu faisais partie et où tous les partenaires de travail, toutes fonctions confondues, collaboraient à des années professionnelles riches et exaltantes qui ont définitivement modifié mon chemin de pensée. Ces années furent inoubliables et nous les évoquions ensemble souvent. Cette collaboration fût si intéressante et intense qu'elle s'exportait au-delà des murs de la clinique. Ainsi, lors de départ d'un des membres de l'équipe nous nous retrouvions entre quelques collègues, très souvent les mêmes, chez les uns ou les autres, un petit groupe dont tu étais le pilier pour revisiter ou composer des textes, des chants voire de véritables spectacles comme celui de Carmen pour le départ de Mme Chaballet notre surveillante de l'époque. Toutes les occasions étaient bonnes et nous nous rendions disponibles ce qui noua entre nous un lien d'amitié.

Tu as été également une aide précieuse pour moi lorsque très modestement j'interprétais Barbara sur quelques scènes grenobloises et que courageusement, car ce n'était pas facile, et avec brio tu créas au piano quelques supports musicaux ce qui me permit de chanter et de ne pas renoncer à certains textes que j'aimais et dont je n'avais pas l'accompagnement.

Mais on ne peut éviter de parler de toi sans évoquer ton caractère entier et exigeant à la franchise abrupte qui surprenait, rebutait et te valut bien des rejets. Ces tempéraments hélas ne séduisent qu'au cinéma, puis moins pardonnable sans doute chez un homme que chez une femme, alors là où l'excellent Jean-Pierre Bacri a bâtit son succès toi Ghislaine tu construisais petit à petit le mur qui devait t'isoler.
Tu avais,
quoi qu'on puisse en penser, cette force et ce courage qui forcent l'admiration, de ne jamais avoir peur d'être seule.
Ces dernières années t'ont paru longues. Tu attendais la fin. Tu l'exprimais souvent. Surtout après la mort de ton frère Bernard qui t'a bouleversée.

Je suis soulagée Gigi que tu ne souffres plus.
Avec toute mon affection.
Sophie

Je garde un très beau souvenir de Ghislaine organisatrice de spectacles et fêtes de service à la clinique !! Tu nous as fait travailler dur mais ton adaptation de Carmen de Bizet versus équipe de l’hôpital de jour nous a tous lié pour longtemps ! Merci de ton attention et de ton soutien à la jeune professionnelle que j’étais. Toutes mes chaleureuses condoléances à la famille .

Ghislaine,
La digne sœur de Jean Pierre, de Bernard,
La secrétaire du service social de la Clinique G Dumas, mon premier poste,
La courageuse qui fit tardivement des études d'assistante sociale,
La fumeuse que j'ai réussi à emmener jusqu'en haut de Chamechaude,
La camarade syndicale,
La râleuse, l'attachante,
La cinéphile, la curieuse, la voyageuse,
L'amie que je n'oublierai pas !
Pensées affectueuses à ses neveux et nièces
Claude